Presse

L’île perdue dévoile ses trésors (Le Courrier Picard)

Jeudi 4 juillet 2013

Dans le cadre du festival des hortillonnages, le Musée de Picardie invite à découvrir jusqu’au mois d’octobre l’une de ses îles sur laquelle ont travaillé trois artistes.

Le Musée de Picardie invite pour la quatrième année le public à embarquer et à fureter dans les Hortillonnages à l’occasion de son festival. Parmi les différentes attractions hétéroclites à y découvrir : l’île Perdue. Pour la petite histoire, c’est à juste titre que cette île a été baptisée ainsi puisque outre son côté mystérieux, elle a aussi été achetée par M. et Mme. Perdu il y a bien des années afin de célébrer leur mariage. Par la suite, ils y venaient régulièrement avec leurs enfants passer de doux moments. Puis les enfants ont grandi. Les Perdu ont commencé à déserter l’île, la laissant de plus en plus à l’abandon.

Or, sans un entretien régulier et rigoureux, l’eau grignote peu à peu les îles des Hortillonnages. C’est donc aussi par souci de sauvegarde du patrimoine que le musée s’est penché sur son sort. Il a invité deux paysagistes, Astrid Verspieren et Elyse Ragueneau, à plancher sur le sujet. Ces deux artistes ont restauré la parcelle initiale et ont travaillé à ce que ce lopin soit une sorte de petit paradis perdu plus proche de la nature que de la culture.

Vidéoprojection

Le sculpteur Xavier Dumont a ensuite mis sa touche avec son mobilier arborescent inspiré des fabriques du XVIIIe siècle. Puis, le dernier en date à avoir rejoint l’aventure est le britannique Stig Evans. Celui-ci avait presque carte blanche du Musée. Sa seule mais inflexible obligation était d’orienter son travail sur le patrimoine. Il a donc choisi le textile, non seulement avec la Waide mais aussi avec le velours des ateliers Toscan. Ce dernier frappe encore le velours à Querrieu et est considéré comme étant l’un des plus beaux du monde. Pour preuve, les Emirats Arabes figurent parmi leurs clients. Stig Evans a travaillé autour de ces velours et a réalisé une vidéoprojection visible à la fois dans la cabane de l’île Perdue mais aussi au musée. Cet artiste a également œuvré dans le cadre de l’exposition « Lady Godiva ». Ce projet est dédié à un point commun méconnu du patrimoine historique et culturel de la Somme et de Brighton & Hove.

Rendez-vous donc au Port à Fumier de Camon pour une balade en barque, que ce soit par soif de connaître le patrimoine de la région ou tout simplement de se balader au gré des clapotis de l’eau.

 

On a vu: Art, Villes et Paysages (Dada)

Amiens - La waide picarde séduit l'Europe (Le Courrier Picard)

Lundi 2 juillet 2012

Chef de file d'un projet transfrontalier qui valorise la waide, Amiens Métropole entend ainsi développer des partenariats.

Amiens Métropole a été désigné chef de file d'un projet européen destiné à valoriser la waide, cette plante longtemps cultivée en Picardie, donnant un bleu utilisé dans le textile à partir du XIIe siècle.

Ce projet est cofinancé à hauteur de 1,6 million d'euros par le Fonds européen de développement régional (FEDER) pour un budget de 3,2millions d'euros et sur une durée de trois ans (avril 2012 à mars 2015).

Il prévoit une coopération transfrontalière avec l' Angleterre et Brighton en particulier à travers le montage de projets culturels, artistiques ou environnementaux. 

Programmes de coopération

«Ce projet, intitulé "Au-delà du bleu, la waide: patrimoine et création", est très intéressant car il regroupe énormément de partenaires venus d'horizons différents, confie Alain David, vice-président d'Amiens Métropole chargé de la culture. On peut citer la Maison de la culture, le lycée Edouard-Branly, l'université de Brighton ou encore le Royal Pavilion and Museums de Brighton. Il est fédérateur. On est évidemment très fiers car on a réussi à convaincre. L'Union européenne nous a fait confiance.»

Concrètement, ce sont plusieurs programmes de coopération qui vont voir le jour. Ainsi, au Musée de Picardie, une exposition sur le thème de Blue-Charity est envisagée en 2014 et 2015. Elle fera l'objet d'un travail entre les partenaires anglais: l'université de Brighton, le Royal Pavilion and Museums et Fabrica, le centre d'art contemporain de Brighton.

«Le bleu de la waide, ce n'est pas la couleur de rien du tout, c'est la couleur du manteau de la Vierge, cite en exemple la directrice des musées d'Amiens Sabine Cazenave . On peut imaginer faire travailler des artistes contemporains qui essaimeront la ville avec leurs œuvres. Des œuvres qui traverseront la Manche pour atterrir dans la salle à manger du Pavilion ou au Regency square. C'est intéressant de décloisonner le phénomène artistique, de faire résonner l'échange et le partage avec des artistes contemporains. » Et de contribuer à recréer un tissu économique autour de la waide.

B.Z. 

 

 

Lady Godiva, héroïne du musée

25 juin 2013

Après deux mois de restauration, la toile monumentale de Jules Lefebvre a retrouvé la place qu'elle mérite au musée, qui lui consacre une exposition.

Restaurée, Lady Godiva a retrouvé le grand salon du musée de Picardie. Celle que « les jeunes Amiénois venaient admirer dans sa nudité entre les deux guerres », celle qui a suscité « la polémique lorsqu'elle a été sortie des réserves et restaurée en 1981 » - comme le rappelle Sabine Cazenave, la directrice des musées d'Amiens - est la vedette d'une exposition à découvrir jusqu'au 15 septembre.

L'exposition présente les dessins préparatoires du peintre, Jules Lefebvre. « Une vingtaine sur les 40 que nous possédons. On y voit ses hésitations, ses recherches sur la pose de son personnage principal, qui a les bras ouverts, puis refermés chastement. Jules Lefebvre hésite aussi sur la couleur des cheveux. Son modèle était une rousse à la chevelure très abondante. Il a fini par opter pour un blond lisse. » Une vitrine donne aussi des éléments biographiques sur ce peintre du XIXe siècle, pompier, mais qui est aussi influencé par les préraphaélites anglais, né à Tournan en 1836, mais dont le père « boulanger, s'installe à Amiens ». Jules Lefebvre a été élève à l'école des Beaux-Arts. La Ville lui accorde d'ailleurs une bourse pour continuer ses études à Paris.

Voilà pourquoi Jules Lefebvre refusera de vendre sa Lady Godiva, présentée au salon en 1890, aux Anglais de Covendry dont Lady Godiva est l'héroïne. « Coventry en offrait 75 000 francs de l'époque, Amiens seulement 10 000 francs », précise Sophie Fauvel qui a travaillé sur le sujet. Lady Godiva arrive donc au musée de Picardie en 1891. Elle y sera présentée jusqu'à la guerre avant d'être roulée dans les réserves, ressortie en 1981, puis re-roulée en 1983. Elle est sortie du placard grâce au programme européen Interreg Au-delà du bleu, la waide patrimoine et création, dont un des thèmes est le partage. Lady Godiva est justement une figure de l'altruisme, puisqu'elle a traversé la ville nue pour que son mari, seigneur de Coventry, allège les impôts.

Ce programme explique aussi la présence dans le grand salon de deux toiles de l'artiste anglais Stig Evans, originaire de Brighton. « L'une avec sa cinquantaine de couches de peinture fait référence aux différentes versions de la légende, précise Sophie Fauvel, l'autre au personnage de Peeping Tom, qui bravant l'interdiction aurait regardé Lady Godiva. Sa toile est une sorte de stupeur lumineuse ». Un regard résolument contemporain.

Estelle Thiébault

 

 

L'art et la jachère (Libération)

20 juin 2013

A Chaumont-sur-Loire et Amiens, deux festivals invitent des artistes à rhabiller les paysages.

Ça ne va pas du tout. A force d'annoncer pour le lendemain un temps encore pire que celui de la veille, Metéo France a réussi à nous gâcher le printemps. Résultat: les jardins ne savent plus où ils en sont, les jardiniers dépriment, les promeneurs s'égarent. Hier, on croyait cueillir du muguet, ce n'étaient encore que des perce-neige! C'est probablement pour anticiper ce genre d'aléas climatiques que beaucoup de festivals liés aux jardins se sont ouverts à l'art contemporain: le créateur est moins sensible à la température que les camélias et les rhododendrons, et il livre ses productions à l'heure (enfin, assez souvent). En sus, le calme plaisir d'une promenade dans la verdure vous met dans une disposition d'esprit permettant d'apprécier jusqu'à l'œuvre la plus incongrue. Deux manifestations, à Amiens et à Chaumont sur Loire, au nord et au sud de Paris donc, donnent de ce mariage art végétal deux moutures diamétralement opposées. À Amiens, le tout jeune festival Art, Villes et Paysage a parsemé les hortillonnages - jolis marais parcourus de canaux, au bord de la ville - de clins d'œil faits par des artistes britanniques et français de moins de 36ans. C'est une exposition foutraque que l'on visite en barque, en allant d'île en île, en slalomant entre les canards et les mouettes, entre les huttes de chasseurs et les bateaux de maraîchers. A Chaumont, ce sont les paysages plus sucrés du coeur de la France, le prestige d'une manifestation - le festival international des jardins - qui en est déjà à sa 22e édition, un rendez-vous de paysagistes et d'artistes renommés, le voisinage des châteaux de la Loire. Lesquels vivent dans une ambiance assez peu maraîchère.

CANARDAGE.

Commençons par Amiens et cette belle idée: confier une petite île des hortillonnages à chacune des équipes sélectionnées par le festival créé par la maison de la culture (MCA) de la ville. La manifestation est née il y a quatre ans dans le sillage suspect de l'éphémère Conseil de la Création Artistique, machin sarkozien pour doubler le ministère de la Culture par sa droite. La chose avait accouché de l'initiative «Imaginez maintenant» destinée à doper La jeune création dans une dizaine de villes. De ces raides forceps a au moins émergé une manifestation pérenne, qui a pris cette année un nouveau nom - Arts, Villes et Paysages, donc - et une nouvelle direction: l'amitié franco-britannique, ce qui lui permet de bénéficier de quelques subsides européens. Le visiteur embarqué avec son chapeau et ses lunettes de soleil découvrira 18 jardins et ll installations ; il passera près d'îles privées garnies de charmants bungalows et de moulins à vent miniatures; il saluera en passant une douzaine de huttes de chasseurs entourées de leurs «appelants» (canards pour attirer les canards); il sera rassuré de savoir que le canardage n'a lieu que tôt le matin et tard le soir. Bref, le visiteur passera deux charmantes heures dans une joyeuse mixité horticolo-culturelle. Comme si le Palais de Tokyo avait soudainement débordé dans un jardin ouvrier! C'est d'ailleurs l'idée directrice de ce festival, ainsi résumée par Gilbert Fillinger, directeur de la MCA: «Exposer un large public à la création contemporaine sans l'obliger a passer par l'institution. » Saluons un embryon de festival «off» : sur l'île aux fagots, juste à côte d'une parcelle où le plasticien marseillais Boris Chouvellon a dressé les mines d'un toboggan aquatique, un particulier a planté dans son potager une forêt de parapluies transparents qui ont la double qualité de protéger les fraisiers et d'adresser un amical salut à Daniel Buren et à ses parasols de la Monumenta 2012. Mais peut être nous trompons-nous.

BIG-BANG.

Direction Chaumont surLoire maintenant, où Chantal Colleu-Dumond et François Barre veillent sur un domaine toujours plus grand, semé d'oeuvres monumentales, de microjardins et - nouveauté - de quelques animaux. Le festival, creé en 1992 par Jean-Paul Pigeât, continue d'exécuter sa petite musique de fleurs et d'art, mais l'action se déplace peu à peu vers le parc, qui s'élargit avec les prés du Goualoup et accueille les créations anciennes ou récentes de Giuseppe Penone, Fujiko Nakaya, Patrick Dougherty, Tadashi Kawamata, Anne et Patrick Poirier, Andrea Branzi, Erik Samakh, Shodo Suzuki et quelques autres. Le sculpteur autrichien Klaus Pinter a abrité dans les écuries une énorme bulle transparente dont la surface est constellée de feuilles de magnolias dorées. C'est le big-bang d'un Premier Matin (nom de l'œuvre). Côté festival, soit une trentaine de petites parcelles, le thème de l'année est «Jardins des sensations». Fin mai, la première sensation qui étreignait douloureusement le visiteur était que le printemps pourri n'avait pas facilité le dérèglement des sens. Mais tout va aller mieux : quand la nature prend du retard, la culture doit prendre de l'avance. Et puis l'été ne sera peut-être pas catastrophique.

Edouard Launet

 

 

La Métro cultive la waide (JDA)

Désignée chef de file du projet de coopération européenne “Au-delà du bleu - waide : patrimoine et création”, Amiens Métropole dévoile son programme d’actions pour les trois ans à venir.

Interreg IV A France – Angleterre : le terme paraît barbare. Pourtant pas question de rivalité mais d’une coopération entre Amiens Métropole et Brigthon pour la mise en valeur patrimoniale et culturelle de la waide*. Une coopération qui s’inscrit dans la stratégie internationale de la collectivité. «Un échange intergénérationnel de compétences autour d’une culture transfrontalière », résume Sabine Cazenave, directrice des musées d’Amiens Métropole. Et d’ajouter : «Le bleu de waide est la couleur du partage, de l’échange ». Ce bleu sera donc le fil conducteur de projets. À venir, une exposition envisagée en 2014 et 2015 sur le thème “Blue charity” conjointement au Musée de Picardie et au Royal Pavilion & Museums de Brigthon. Ou encore avec les bibliothèques d’Amiens Métropole, en partenariat avec les Archives, la direction du patrimoine de la Métropole et Brigthon envisagent des expos temporaires, itinérantes et visibles sur Internet. Toutes déclineront le sujet du patrimoine industriel et textile des deux côtés de la Manche. Et, toujours dans la logique de cette coopération transfrontalière, un défilé de mode sera organisé par le lycée Édouard-Branly et le département Design Textile de l’université de Brigthon. «Ce sont des projets très valorisants pour les artistes de ces territoires », soulignent en chœur Alain David, vice-président chargé de la culture, et Marie-Hélène Luczak, déléguée aux affaires internationales. Sabine Cazenave y analyse, en arrière-plan, «des enjeux de développement économique». Au total, cette coopération de trois ans, d’un budget de 3,2 M € , est financée pour moitié par le Fonds européen pour le développement régional. La Métropole apporte 932 928 € .

Vincent Gross

 

(*) Plante bisannuelle de la famille des crucifères. Ses feuilles étaient cueillies, séchées, broyées pour fabriquer une teinture bleue célèbre au Moyen-Âge. La waide a cntribué à la réputation des drapiers d'Amiens.

Lady Godiva: les secrets d’un tableau (l'Agora des Arts)

Les musées d’Amiens Métropole ont la chance de conserver dans leurs collections un tableau monumental de Jules Lefebvre : Lady Godiva. Cette huile de 1891 aux dimensions imposantes (6,20 x 3,90 m), présentée au salon de 1890, représente l’histoire de Lady Godiva, une célèbre princesse anglaise du XIe siècle.

Épouse de Léofric, Comte de Murcie, seigneur de la cité de Coventry, elle pria son mari de soulager les habitants de la ville, assommés par de lourdes taxes et impôts. Celui-ci refusa, à moins qu’elle ne traverse la ville nue sur un cheval. Par respect pour leur comtesse dit-on, les habitants se calfeutrèrent chez eux durant le temps de cette traversée. Le tableau de Jules Lefebvre représente Lady Godiva, au moment de sa traversée de la ville déserte. La ville de Coventry offrira d’acheter sa Lady Godiva pour une somme importante, mais Jules Lefebvre vendra le tableau à la Ville d’Amiens pour un prix quatre fois inférieur, en souvenir du soutien que la ville lui avait accordé pour ses études. Cette toile a fait couler beaucoup d’encre avant d’être roulée et rangée en réserve. Après sa restauration en public (mai-juin 2013), le tableau sera accroché dans le Grand Salon du musée de Picardie. En contrepoint, un cabinet de dessins, comportant 40 dessins préparatoires et une œuvre d’art contemporaine de Stig Evens en partenariat avec Fabrica (centre d’art contemporain de Brighton en Angleterre), accompagnent cet événement.

Comme le Louvre, dont il s’inspire en partie, le Musée de Picardie, inauguré en 1867 sous les yeux de Jules Verne, vaut autant pour son architecture que pour ses collections de Beaux –Arts. Sa rénovation, débutée en 1987, se poursuit aujourd’hui activement : le premier étage est fermé jusqu’en 2014 pour améliorer les conditions d’exposition des œuvres.

 

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