Un repreneur qui sait garder la tradition d’antan
En visite dans la capitale samarienne le temps de quelques jours, des étudiants de la faculté de Brighton et leurs professeurs ont fait une halte à l’entreprise Toscan avant de repartir Outre-manche. C’est l’occasion de partir à la rencontre de Germain et de sa manufacture à l’entrée d’Amiens, qui travaille la Waide comme personne.
En une heure de visite, Germain Benoît s’est donc mis en scène pour expliquer brillamment dans la langue de Shakespeare ce qu’il faisait autour du tissu, du velours et de la Waide.
Un savoir-faire inégalable
Originaire des Flandres et issu d’une famille de manufacturiers, Germain a voulu se tourner vers l’art et associer son travail à l’Histoire. Une fois arrivée à Amiens, il a compris l’enjeu de la Waide dans la plus grande ville picarde et en a fait une part de son marché.
Nul ne saurait faire ce travail, et de nombreuses machines n’existent qu’ici. C’est d’ailleurs le cas de cette grosse machine qu’a construit son propre grand-père il y a quelques dizaines d’années, et qui n’a été reproduite nulle part ailleurs. Cet engin qui tire sur le tissu pour l’étirer avant d’attendre qu’il sèche est donc unique au monde. Après avoir été formé par son père Yves, imprimeur et façonneur de velours, Germain Benoît perpétue la tradition de façonneur de velours de la famille, en reprenant l’atelier historique Benoit-Toscan (datant de 1881) situé à Querrieu. L’homme de 38 ans a ça dans le sang, cet amour du velours « c’est une question de feeling, de ressenti ». Maintenant maître d’art du ministère de la culture, le trentenaire sait même reconnaître si son velours est de qualité … les yeux fermés !
De qualité, le travail de l’enseigne l’est. Le musée de Picardie ne s’y est pas trompé, et lui a passé commande pour refaire les sièges « gondoles » en velours teint à la Waide, fleur qui continue à perpétuer la renommée de la métropole amiénoise.